Jacques-Bénigne Bossuet
Né en 1627 à Dijon, Jacques-Bénigne Bossuet découvre la Bible à quinze ans. Il entre dans les ordres ecclésiastiques où il reçoit sa formation de Vincent de Paul, et se distingue par son labeur intellectuel acharné au moment où Paris devient la capitale de l’érudition religieuse. D’abord missionnaire en Lorraine allemande, il prêche sans relâche à Metz puis à Paris, entame des discussions avec des protestants, des juifs, des libres-penseurs. Nommé précepteur du Grand Dauphin en 1670, il reprend des études approfondies en histoire, en philosophie, en littérature et en politique. Animée par un souffle prophétique qu’il tenait de sa familiarité avec l’Écriture sainte, sa science immense lui fournit les armes pour aborder en homme de tradition les grandes controverses intellectuelles qui, à partir de 1680, marquèrent la crise de la conscience européenne. Conseiller des princes, directeur spirituel, pasteur attentif à son diocèse, enseignant la foi aux grands de ce monde comme aux plus humbles, Bossuet a honoré toutes les facettes de la dignité ecclésiastique tout en devenant l’auteur de l’une des plus grandes œuvres de tous les temps, au point que ses contemporains virent en lui le dernier des Pères de l’Eglise. Il meurt à Paris en 1704, tandis que résonnent dans toutes les mémoires, et pour les siècles, les ultimes paroles de la dernière de ses Oraisons funèbres : « Heureux si, averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint ! »