Patrice Fava
Patrice Fava, avant d'être anthropologue, fréquentait, dans le quartier des Halles, les réunions de « La promenade de Vénus » présidées par André Breton. Trente ans plus tard, ses antennes surréalistes guidant ses pas dans un marché aux puces du sud de la Chine, lui faisaient découvrir quelques statues de bois d’une facture inhabituelle dont il allait s’attacher à percer le secret. Au fil des années et comme par enchantement, d’autres statues, appartenant à la même famille et porteuses de nouvelles énigmes venaient à lui de partout. Un premier voyage aux sources, en compagnie de Kristofer Schipper, dans le centre du Hunan, allait apporter enfin les premières réponses aux hypothèses multiples qui s’étaient échafaudées sur le destin, l’identité et la raison d’être de ce panthéon de maîtres taoïstes, généraux divins, femmes shamans, ancêtres, patriarches et saint-patrons qui ensemble constituent un grand corps de fonctionnaires célestes portant sur eux des grimoires qui sont à la fois leur passeport pour l’au-delà et leur registre d’ordination.