Sapho

Selon la tradition biographique de l’Antiquité, Sapho serait née à Mytilène, ville au sud-est de l’île de Lesbos, et aurait vécu durant la première moitié du VIe siècle avant J.-C. Comparée à Socrate et Homère, Sapho occupe une place privilégiée entre tous les écrivains grecs. Son talent littéraire et son style furent constamment loués par les anciens, y compris par ceux qui critiquaient son physique ou ses mœurs.  On dit qu’elle inventa la pêktis (harpe) et le plectre, ainsi que le mode mixolydien. Les plus vieux fragments des poésies de Sapho datent du IIIe siècle avant J.-C., inscrits sur des poteries et des papyrus. "Poète de la lyre", elle enseigna la musique et la poésie et était liée, comme rivale ou amante, aux poètes Alcée, Anacréon ou Archiloque. Selon la Souda, elle se noya en se jetant des falaises de l’île de Leukas, après que Phaon, un passeur béni d’Aphrodite, n’ait pas favorablement répondu à l'amour qu'il avait fait naître chez Sapho comme dans celui de bien d'autres femmes. Les pièces attiques ajouteront des détails obscènes à sa biographie : on la traite de « garçon manqué », de « croqueuse d’hommes »  et on lui prête des relations amoureuses avec des femmes. Une « seconde Sapho », courtisane, également transportée d'ardeurs envers Phaon, émerge à la période hellénistique et s'éloigne de ce portrait à la réputation sulfureuse. La distinction entre les deux figures de Sapho ne fut jamais claire, les deux écrivant, selon les sources, de la poésie lyrique.