Shiki Masaoka
Masaoka Shiki (1867-1902) est immensément célèbre au Japon, et un peu à travers le monde, pour avoir donné une nouvelle vie à un genre poussiéreux, le haiku, qui a depuis connu une expansion quasi universelle. Il a été récemment un des héros du feuilleton de prestige de la chaîne nationale publique Nhk : Saka no ue no kumo (Nuages en haut de la pente, 2009-2011), adaptation d'un des best-sellers du Japon d’après-guerre, le roman historique éponyme de Shiba Ryôtarô, paru en huit volumes de 1968 à 1972. On peut lire des traductions françaises de quelques-uns de ses haiku, dispersées dans des anthologies.
Dans sa courte vie, tôt marquée par la maladie, Masaoka Shiki s’est également attaqué avec bonheur à la réforme de l’autre genre poétique majeur, le waka, mais aussi à la mutation de la prose, avec l’élaboration des « croquis sur le vif » (shaseibun), une des entreprises d’où naquit la langue japonaise moderne.
Les écrits de ses toutes dernières années, quand la tuberculose osseuse le cloue à son lit de douleur, sans cesse réédités en poche, ont gardé de fervents lecteurs depuis plus d’un siècle. Des extraits d’Une goutte d’encre (1901) avaient été proposés en anglais par Janine Beichman (A Drop of Ink) en 1975.