Uchida Hyakken
Né le 29 mai 1889 à Okayama dans une famille de brasseurs de saké qui fera faillite à la mort du père, alors qu’il a seize ans, Uchida Hyakken est l’un des classiques du xxe siècle les plus populaires au Japon, où il est reconnu comme le précurseur de la littérature contemporaine, Murakami Haruki et Kawakami Hiromi en tête. Il est assez incompréhensible qu’il soit resté à peu près inconnu en Europe jusqu’à maintenant.
À la fois bonhomme et intransigeant, Hyakken est apprécié de ses lecteurs pour ses récits fantastiques empreints d’humour, ses problèmes permanents de femmes et d’argent, sa façon de les aborder avec une autodérision dévastatrice, et son amour des chats.
Pendant ses années d’études à l’université impériale de Tôkyô, il fut un disciple de Natsume Sôseki et un ami d’Akutagawa Ryûnosuke. Après un diplôme de littérature allemande, il devint professeur d’allemand. En 1922, il publie sa première œuvre, Au-delà, un recueil de nouvelles qui révolutionne l’approche du fantastique. L’année suivante, le grand tremblement de terre de Tôkyô détruit la quasi-totalité des exemplaires existants. Hyakken se lance alors dans l’écriture d’une autre série sur le même principe. Onze ans plus tard, il achève Entrée triomphale dans Port-Arthur. Il est devenu coutumier, dès le vivant de l’auteur, de publier les deux recueils ensemble sous leur double titre.
La célébrité vient avec le premier Carnet du Hyakkien (1933), des récits à caractère autobiographique. Son œuvre abondante comporte essais « au fil du pinceau », nouvelles, romans, récits pour la jeunesse et haïkus. Il est considéré comme l’un des maîtres d’une langue japonaise écrite portée à son niveau de perfection stylistique.
À la lumière de ses textes, Uchida Hyakken apparaît comme un fils de famille élevé dans le goût des plaisirs, mais perdu dans une difficulté chronique à joindre les deux bouts, incapable d’arrêter d’entretenir des maîtresses, fin gourmet et roi des tapeurs, capable de pleurer la disparition de son chat mais incapable d’exprimer sa tendresse pour ses enfants quand il est avec eux, pour se laisser submerger par la culpabilité quand son fils tombe malade, sans pour autant bouger le petit doigt pour se réformer. Une sorte d’antihéros du sentiment humain, et de ce fait terriblement humain.
L’homme devait d’ailleurs présenter d’autres facettes, car il est également célèbre pour l’affection que lui prodiguèrent ses étudiants jusqu’à sa mort, lors des rencontres du club « Ça y est-il ? » (Maada-kai, jeu de mot sur la phrase rituelle du jeu de cache-cache, et titre du dernier volet de son œuvre autobiographique, qui sera adapté par Kurosawa Akira dans son tout dernier film Madadayo, c’est-à-dire « Pas encore ! »)
Anticonformiste indécrottable, Hyakken refusa sa nomination à l’Académie japonaise des Arts en 1967, pour la raison restée célèbre : « Je ne veux pas parce que je ne veux pas ! » Cinq jours avant sa mort, le 20 avril 1971, sortait son dernier roman Les portes ferment au coucher du soleil.
À la fois bonhomme et intransigeant, Hyakken est apprécié de ses lecteurs pour ses récits fantastiques empreints d’humour, ses problèmes permanents de femmes et d’argent, sa façon de les aborder avec une autodérision dévastatrice, et son amour des chats.
Pendant ses années d’études à l’université impériale de Tôkyô, il fut un disciple de Natsume Sôseki et un ami d’Akutagawa Ryûnosuke. Après un diplôme de littérature allemande, il devint professeur d’allemand. En 1922, il publie sa première œuvre, Au-delà, un recueil de nouvelles qui révolutionne l’approche du fantastique. L’année suivante, le grand tremblement de terre de Tôkyô détruit la quasi-totalité des exemplaires existants. Hyakken se lance alors dans l’écriture d’une autre série sur le même principe. Onze ans plus tard, il achève Entrée triomphale dans Port-Arthur. Il est devenu coutumier, dès le vivant de l’auteur, de publier les deux recueils ensemble sous leur double titre.
La célébrité vient avec le premier Carnet du Hyakkien (1933), des récits à caractère autobiographique. Son œuvre abondante comporte essais « au fil du pinceau », nouvelles, romans, récits pour la jeunesse et haïkus. Il est considéré comme l’un des maîtres d’une langue japonaise écrite portée à son niveau de perfection stylistique.
À la lumière de ses textes, Uchida Hyakken apparaît comme un fils de famille élevé dans le goût des plaisirs, mais perdu dans une difficulté chronique à joindre les deux bouts, incapable d’arrêter d’entretenir des maîtresses, fin gourmet et roi des tapeurs, capable de pleurer la disparition de son chat mais incapable d’exprimer sa tendresse pour ses enfants quand il est avec eux, pour se laisser submerger par la culpabilité quand son fils tombe malade, sans pour autant bouger le petit doigt pour se réformer. Une sorte d’antihéros du sentiment humain, et de ce fait terriblement humain.
L’homme devait d’ailleurs présenter d’autres facettes, car il est également célèbre pour l’affection que lui prodiguèrent ses étudiants jusqu’à sa mort, lors des rencontres du club « Ça y est-il ? » (Maada-kai, jeu de mot sur la phrase rituelle du jeu de cache-cache, et titre du dernier volet de son œuvre autobiographique, qui sera adapté par Kurosawa Akira dans son tout dernier film Madadayo, c’est-à-dire « Pas encore ! »)
Anticonformiste indécrottable, Hyakken refusa sa nomination à l’Académie japonaise des Arts en 1967, pour la raison restée célèbre : « Je ne veux pas parce que je ne veux pas ! » Cinq jours avant sa mort, le 20 avril 1971, sortait son dernier roman Les portes ferment au coucher du soleil.