La Plainte de la Nature
  • 240 pages
  • Livre broché
  • 13.6 x 21 cm
  • La roue à livres
  • N° dans la collection : 67
  • Parution :
  • CLIL : 3436
  • EAN13 : 9782251339702
  • Code distributeur : 46097

La Plainte de la Nature

De Planctu naturae

Texte établi et traduit par : Françoise Hudry

Présentation

Ceci est la première traduction française de La Plainte de la Nature (De Planctu Nature) d'Alain de Lille (1120?-1202). Ce prosimètre, écrit vers 1167-1173 et inspiré de la Consolation de Philosophie de Boèce, exprime la plainte conjointe de la Nature et de l'auteur sur le triste état de l’humanité. Après une présentation détaillée et pittoresque de la Nature et de son rôle, la plainte porte sur l’extension généralisée de l’homosexualité, thème traité dans un jeu étourdissant de figures grammaticales. Puis elle passe aux autres fléaux dominants : argent, corruption, mensonge, alcool etc., en insistant sur le cas des moines. En seconde partie, la « plainte » prend un sens juridique et la Nature porte plainte contre ceux qui la bafouent, en particulier un mystérieux « seul devant tous les autres ». Dans l’œuvre on entend aussi une plainte de l’auteur sur lui-même. Cet aspect autobiographique est étudié dans l’Introduction.
L’ouvrage, écrit dans un esprit de dépit et de révolte, voit dans la Nature et la Raison les points d’appui de l’homme pour ne pas tomber dans la monstruosité et l’aberration. D’abord ignorée, La Plainte de la Nature n’apparaît qu’à la fin du XIIIe siècle. Son rationalisme soumis à la Nature influença profondément Jean de Meun dans son Roman de la Rose et Rabelais y trouva bien des thèmes satiriques.

Biographies Contributeurs

Alain de Lille

Poète et théologien, Alain de Lille (1120?-1202) fit partie de la réaction mystique de la deuxième moitié du XIIe siècle contre les premiers représentants de la philosophie scolastique. Son mysticisme, cependant, est loin d'être aussi absolu que celui des Victorins. En témoigne l' Anticlaudianus (traité sur la morale pastichant le Contre Rufin  du poète latin Claudien), son autre œuvre majeure avec La Plainte de la Nature : il y exprime l'idée que la raison, guidée par la prudence, peut par elle-même découvrir la plupart des vérités de l'ordre physique, mais pour l'appréhension des vérités religieuses elle doit se fier à la foi. Le versant purement théologique de son œuvre en fait un représentant majeur de la grammaire spéculative appliquée à la théologie. Ayant vécu entre la Somme théologique de Pierre Lombard et les œuvres de Thomas d'Aquin, il reste durant les XIIIe et XIVe siècles une des autorités citées communément par tous les auteurs. Doté d’une plume alerte et d’une pensée riche, Alain de Lille assurait qu’il y avait toujours trois manières de goûter ses œuvres : « l’entendement puéril », qui cherche le plaisir, peut se contenter du sens littéral, ceux qui veulent profiter de la lecture ont à leur disposition un sens moral ; enfin, une intelligence plus fine trouve à s’aiguiser sur le sens allégorique

Françoise Hudry

Françoise Hudry, archiviste-paléographe et ingénieur de recherche au CNRS (IRHT, UPR 76), a publié entre autres Le Livre des vingt-quatre philosophes (Vrin, 2009), la traduction des Règles de théologie d'Alain de Lille (Le Cerf, 1995), ainsi que l’édition et traduction de Lettres familières anonymes (Vrin, 2004) qui pourraient concerner Alain de Lille.

Table des matières

Introduction

Intention de La Plainte de la Nature

Chapitre I. Alain de Lille et la Nature
1. La Nature est une amie
2. Plainte conjointe d'Alain et de la Nature
3. Double sens de La Plainte de la Nature

Chapitre II. Plainte d'Alain sur lui-même
1. Privation de la vie amoureuse
2. Privation de l'amour maternel
3. Privation des lieux familiers
4. Perte d'un position sociale élevée
5. Perte des biens par prodigalité

Chapitre III. Plainte de la Nature contre « un seul devant tous les autres »
1. « Un seul devant tous les autres » (XVIII, 4)
2. « Naturel associatif de la Nature » (XVIII, 5-6)
3. « Trop de dilapidation » (XVIII, 33) et le Roman de la Rose
4. « Parce que c’est toute la masse qui est travaillée par l’âpreté d’une petite quantité de ferment » (XVIII, 8-9)

Chapitre IV. Richard de Saint-Victor et La Plainte de la Nature
1. Les Explications de quelques difficultés de l’Écriture II-III et « Vers moi on crie depuis Seïr » (Is. 21, 11-12)
2. La Plainte de la Nature II, 239-268 et l’Explication I
3. La Plainte de la Nature IX, Mètre 5, 45-48 et « L’aumône du père ne sera pas dans l’oubli » (Eccli. 3, 15-16)

Chapitre V. Le « seul devant tous les autres », l’Orgueil et le moine des Lettres familières
1. Le « seul devant tous les autres » est déjà condamné à la relégation
2. L’Orgueil est également condamné à la relégation
3. Le moine des Lettres familières est lui aussi en relégation

Chapitre VI. La faute d’Alain de Lille
1. Orgueil et ambition
2. La Plainte de la Nature dit-elle toute la vérité ?

Chapitre VII. Dernière intervention de Richard de Saint-Victor. L’Édit d’Alexandre ou les Trois processions
1. Les trois processions
2. Où se trouve requis le qualificatif minimus
3. Gilbert Foliot et la vipère
4. Genius dans La Plainte de la Nature et Richard de Saint-Victor

Chapitre VIII. Alain de Lille était-il disciple de Richard de Saint-Victor ?
1. Alain et Richard sont parents
2. Direction spirituelle de Richard de Saint-Victor
3. Divergences intellectuelles

Appendice.
Que sont devenus Alain de Lille et La Plainte de la Nature ?

La Plainte de la Nature. Traduction

Notes
Bibliographie

Informations détaillée

  • 240 pages
  • Livre broché
  • 13.6 x 21 cm
  • La roue à livres
  • N° dans la collection : 67
  • Parution :
  • CLIL : 3436
  • EAN13 : 9782251339702
  • Code distributeur : 46097

Découvrez aussi

Le Roman d'Ysengrin
Traités
Lettres pour toutes circonstances
Chroniques mésopotamiennes
Le Roman d'Alexandre