- 236 pages
- Livre broché
- 10.5 x 16.5 cm
- Première publication : 01/01/2013
- Dernier tirage : 2016
- CLIL : 3643
- EAN13 : 9782251444888
- Code distributeur : 48050
L'Utilité de l'inutile
Manifeste. Suivi d'un essai d'Abraham Flexner
Traduit par : Luc Hersant, Traduit par : Patrick Hersant, Postface de : Abraham Flexner
Un succès éditorial en Italie, en Espagne, en Grèce et au Brésil.
« Nuccio Ordine propose là un texte idéal pour bien commencer l’année. »
Jean Birnbaum (Le Monde des Livres)
« Nous sommes reconnaissants à Nuccio Ordine – excellent éditeur, entre autres travaux dignes de louanges, des œuvres de Giordano Bruno – pour son manifeste L’Utilité de l’inutile. »
Fernando Savater (El País)
Présentation
Il n'est pas vrai – pas même en temps de crise – que seul ce qui est source de profit soit utile. Il existe dans les démocraties marchandes des savoirs réputés « inutiles » qui se révèlent en réalité d'une extraordinaire utilité. Dans cet ardent pamphlet, Nuccio Ordine attire notre attention sur l'utilité de l'inutile et sur l'inutilité de l'utile. À travers les réflexions de grands philosophes (Platon, Aristote, Tchouang-tseu, Pic de la Mirandole, Montaigne, Bruno, Kant, Tocqueville, Newman, Heidegger) et de grands écrivains (Ovide, Dante, Pétrarque, Boccace, L'Arioste, Cervantès, Lessing, Dickens, Okatura Kakuzô, García Márquez, Ionesco, Calvino), Nuccio Ordine montre comment l'obsession de posséder et le culte de l'utilité finissent par dessécher l’esprit, en mettant en péril les écoles et les universités, l’art et la créativité, ainsi que certaines valeurs fondamentales telles que la dignitas hominis, l’amour et la vérité. Dans son remarquable essai traduit pour la première fois en français, Abraham Flexner souligne que les sciences, elles aussi, nous enseignent l’utilité de l’inutile. Ainsi, s’il élimine la gratuité et l’inutile, s’il supprime les luxes jugés superflus, l'homo sapiens aura bien du mal à rendre l’humanité plus humaine.
Médias
Entretien avec Nuccio Ordino à la librairie Guillaume Budé
Chaîne des Belles Lettres
L'Utilité de l'inutile. Manifeste - Nuccio Ordine par
LesBellesLettres
Nuccio Ordine - Così inutile, così indispensabile. Perchè l'inutile ci salverà
Segnavie
Presse
Sous-titré Manifeste, son livre est composé comme un florilège de citations qui valent bonnes résolutions pour 2013.
Le Monde des Livres - 04/01/2013
Voici donc un petit essai très dense qui laisse de quoi méditer pour 2013 sur la gratuité de la culture, les difficultés de la librairie traditionnelle et de l'édition d'érudition.
Livres Hebdo - 11/01/2013
Il réhabilite la liberté et l'humour. Deux denrées devenues si rares qu'on les croyait disparues de notre paysage intellectuel.
Service littéraire - 01/03/2013
Un livre... utile!
Philosophie magazine - 01/03/2013
On aura compris la principale vertu de ce manifeste : il rappelle haut et fort l'importance capitale de la liberté intellectuelle dans un monde où l'inutile suscite l'opprobre.
Marianne - 23/03/2013
Voici un livre de chevet dont on ne saurait que trop recommander la lecture...
Le droit - 23/03/2013
Je viens de découvrir un petit livre merveilleux dont il vous faut absolument jouir et que vous devriez offrir à tous vos amis.
Lire - 01/06/2014
Il existe des choses inutiles qui nous élèvent, démontre admirablement Nuccio Ordine.
L'Express - 18/06/2014
Un manifeste à lire et à relire, un livre de chevet à méditer...
Micmag.net - 14/06/2014
... le petit livre de philosophie L'utilité de l'inutile apporte un regard critique sur la société contemporaine.
Livres Hebdo - 13/06/2014
"Sans compter que la condition première du loisir intelligent, c'est de rester à l'écart des bruits – du brouillage – de ce monde. Or on fait tout le contraire : on prétend partir de l'actualité d'enfants auxquels on ne donne jamais les moyens réels de l'analyser. C'est là toute la beauté de ce que le philosophe italien Nuccio Ordine a appelé « l'utilité de l'inutile » (Les Belles Lettres, 2012)."
Le Point - 06/09/2016
... il est imprudent de vivre sans avoir l'inutile en tête, car ce n'est pas vivre vraiment. La culture convoquée par Nuccio Ordine nous le rappelle.
Marianne - 21/02/2014
L'autre surprise des mois à venir pourrait bien être aussi un essai, au titre aride et même intimidant : L'Utilité de l'inutile...
Le Figaro - 03/07/2014
L'utilité de l'inutile pour une humanité plus humaine
Micmag.net
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Les pédagogues contre la culture
Le Point
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"Perché l'inutile salverà l'umanità"
La Reppublica
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Non serviam !
El País
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Utilitat i inutilitat
El País
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Biographies Contributeurs
Nuccio Ordine
Nuccio Ordine (1958) enseigne la littérature italienne à l’Università della Calabria. Fellow du Harvard University Center for Italian Renaissance Studies et de la Fondation Alexander von Humboldt, il a été invité comme visiting professor aux États-Unis (Yale, NYU), en Amérique latine (Universidad de San Buenaventura de Bogotà et Universidad Iberoamericana de Mexico) ainsi qu’en Europe (École Normale Supérieure, EHESS, Paris-IV Sorbonne, Paris-VIII, Institut Universitaire de France, CESR, IEA Paris, Warburg Institute, Institut Max Planck de Berlin). On lui doit trois ouvrages sur Giordano Bruno, traduits en neuf langues : Giordano Bruno, Ronsard et la religion (2002), Le Seuil de l’ombre (2003) et Le Mystère de l’âne (2005). Il a également publié : Teoria della novella e teoria del riso nel Cinquecento (2009), Le Rendez-vous des savoirs (2009), Trois couronnes pour un roi (2011), Les Portraits de Gabriel García Márquez (2012), L’Utilité de l’inutile (2013-2014) et Une année avec les classiques (2015).
Luc Hersant
Luc Hersant, traducteur de l'italien, a déjà traduit aux Belles Letres quatre ouvrages de Nuccio Ordine : L’Utilité de l’inutle (2014), Les Portraits de Gabriel García Márquez. La répétition et la différence (2012), Trois couronnes pour un roi. La devise d’Henri III et ses mystères (2011), Le Seuil de l’ombre. Littérature, philosophie et peinture chez Giordano Bruno (2009) ainsi que Giordano Bruno, Œuvres complètes. Tome III: De la cause, du principe et de l’un (2016).
Patrick Hersant
Normalien ; Lecteur à l'Université de Cambridge et au Queen's college (en 1990) ; Enseignant d'anglais à l'Université d'Amiens (en 1994)
Abraham Flexner
Abraham Flexner a enseigné à Harvard puis à l'Université de Berlin avant de rejoindre la Fondation Carnegie pour la recherche éducative. Il a étudié la question de l'enseignement médical et rédigé en 1910 le fameux « Rapport Flexner ».
Extraits
Abraham Flexner, incipit du traité De l'utilité du savoir inutile, 1939
« N’est-il pas curieux que, dans un monde pétri de haines insensées qui menacent la civilisation elle-même, des hommes et des femmes de tout âge, s’arrachant en partie ou totalement au furieux tumulte de la vie quotidienne, choisissent de cultiver la beauté, d’accroître le savoir, de soigner les maladies et d’apaiser les souffrances, comme si, au même moment, des fanatiques ne se vouaient pas au contraire à répandre la douleur, la laideur et la souffrance ? Le monde a toujours été un lieu de misère et de confusion : or les poètes, les artistes et les scientifiques ignorent les facteurs qui auraient sur eux, s’ils y prenaient garde, un effet paralysant. D’un point de vue pratique, la vie intellectuelle et spirituelle est, en surface, une forme d’activité inutile, que les hommes apprécient parce qu’ils y trouvent plus de satisfactions qu’ils n’en peuvent obtenir ailleurs. On se demandera ici dans quelle mesure la poursuite de ces satisfactions inutiles s’avère en réalité, contre toute attente, la source dont procède une utilité insoupçonnée. »
Eugène Ionesco, cité par N. Ordine :
"Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l'air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car il font le trajet, connu à l'avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c'est pareil. L'homme moderne, universel, c'est l'homme pressé, il n'a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu'une chose puisse ne pas être utile; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c'est l'utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l'utilité de l'inutile, l'inutilité de l'utile, on ne comprends pas l'art; et un pays où l'on ne comprend pas l'art est un pays d'esclaves et de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine."
Okakura Kakuzô, Livre du thé (1906), cité par N. Ordine :
"En offrant la première guirlande de fleurs à sa compagne, l'homme primitif a transcendé la brute. Par ce geste qui l'élevait au-dessus des nécessités grossières de la nature, il est devenu humain. En percevant l'usage subtil de l'inutile, il est entré dans le royaume de l'art."
Leon Battista Alberti (1404-1472), Avantages et inconvénients des lettres, cité par N. Ordine :
"La pauvreté, l'hostilité, les injustices, et non des moindres, comme le savent pas mal de gens, que j'ai subies au moment même d'achever mes études, j'y ai fait face avec courage et résolution rien que par amour des lettres, et par reconnaissance pour elles. Et je n'ai pas fait cela par plaisir, pas plus que pour l'argent, comme le passage des livres aux affaires me l'aurait permis, si je l'avais voulu [...]. Que l'esprit des lettrés soit enflammé d'un désir qui ne se tourne pas vers les richesses et l'argent, mais vers la sagesse."
Italo Calvino, Les Villes invisibles, cité par N. Ordine :
"L'enfer des vivants n'est pas chose à venir; s'il y en a un, c'est celui qui est déjà là, l'enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d'être ensemble. Il y a deux façons de ne pas souffrir. La première réussit aisément à la plupart: accepter l'enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage continuels: chercher, et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l'enfer, n'est pas l'enfer; et le faire durer, et lui faire place."
Hippocrate, citant Démocrite, Sur le rire et la folie, cité par N. Ordine :
« Je ris d’un unique objet, l’homme plein de déraison, vide d’œuvres droites […], poussé par ses désirs immodérés à s’aventurer jusqu’aux limites de la terre et dans ses immenses cavités, fondant l’argent et l’or, ne cessant jamais d’en acquérir, se démenant toujours pour en posséder davantage afin de ne pas déchoir. Et il n’éprouve aucun remords à se déclarer heureux, lui qui fait creuser à pleines mains les profondeurs de la terre par des captifs enchaînés, dont les uns périssent sous les éboulements d’un terrain friable, tandis qu’interminablement soumis à cette contrainte, les autres survivent dans le châtiment comme dans une patrie. On va chercher l’or et l’argent, on examine les traces de poussière et de raclures, on entasse ici le sable qu’on avait extrait de là, on ouvre les veines de la terre, on fend les mottes pour s’enrichir ; de notre terre maternelle, on fait une terre ennemie ; elle qui reste toujours la même, on la foule aux pieds. »
Table des matières
Introduction de Nuccio Ordine
L'utilité de l'inutile de Nuccio Ordine
Partie 1 – L’utile inutilité de la littérature
1. « Celui qui n’a pas n’est pas »
2. Les savoirs sans profit sont inutiles !
3. Qu’est-ce que l’eau ? Une anecdote de Foster Wallace
4. Les petits poissons d’or du colonel Buendía
5. Dante et Pétrarque : la littérature ne doit pas être soumise au principe de rentabilité
6. La littérature de l’utopie et les vases de nuit en or
7. Jim Hawkins : chasseur de trésors ou numismate ?
8. Le Marchand de Venise : la livre de chair, le royaume de Belmont et l’herméneutique du
Silène
9. Aristote : le savoir n’a pas d’utilité pratique
10. Pur théoricien ou philosophe-roi ? Les contradictions de Platon
11. Kant : le jugement de goût est désintéressé
12. Ovide : rien de plus utile que les arts inutiles
13. Montaigne : « il n’y a rien d’inutile », « non pas l’inutilité même »
14. Leopardi flâneur : le choix de l’inutile contre l’utilitarisme d’un « siècle superbe et sot »
15. Théophile Gautier : « Tout ce qui est utile est laid » comme « les latrines »
16. Baudelaire : un homme utile est hideux
17. John Locke contre la poésie
18. Boccace : « pain » et poésie
19. García Lorca : il est imprudent de vivre sans la folie de la poésie
20. La folie de Don Quichotte, héros de l’inutilité et de la gratuité
21. Les « faits » de Coketown : les critiques de Dickens contre l’utilitarisme
22. Heidegger : il est difficile de comprendre l’inutile
23. L’inutilité et l’essence de la vie : Tchouangtseu et Okakura Kakuzô
24. Eugène Ionesco : l’utile est un poids inutile
25. Italo Calvino : ce qui est gratuit se révèle essentiel
26. Émile Cioran et la flûte de Socrate
Partie 2 – L’université-entreprise et les étudiants-clients
1. Le désengagement de l’État
2. Les étudiants-clients
3. Les universités-entreprises et les professeurs bureaucrates
4. Hugo : on ne combat pas la crise en taillant dans le budget de la culture, mais en le doublant
5. Tocqueville : les « beautés faciles » et les dangers qui menacent les démocraties marchandes
6. Herzen : les marchands pressés
7. Bataille : la limite de l’utile et le caractère vital du superflu
8. Contre l’université professionnalisante : John Henry Newman
9. À quoi servent les langues du passé ?John Locke et Antonio Gramsci
10. La disparition programmée des classiques
11. La découverte d’un classique peut changer la vie
12. Les bibliothèques menacées : le retentissant scandale du Warburg Institute
13. La disparition des librairies historiques
14. L’« utilité » inattendue des sciences « inutiles »
15. Quel avantage retire-t-on d’un théorème ? D’Euclide à Archimède
16. Poincaré : la « science n’étudie pas la nature » pour rechercher « l’utile »
17. « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir »
Partie 3 – Posséder tue : dignitas hominis, amour, vérité
1. La voix des classiques
2. La dignitas hominis : l’illusion de la richesse et la prostitution de la Sagesse
3. Aimer pour posséder, c’est tuer l’amour
4. Posséder la vérité, c’est tuer la vérité
Bibliographie
Introduction
Première partie : L’utile inutilité de la littérature
Deuxième partie : L’université-entreprise et les étudiants-clients
Troisième partie : Posséder tue
Appendice
De l’utilité du savoir inutile
de Abraham Flexner
Notice biographique d’Abraham Flexner
Informations détaillée
- 236 pages
- Livre broché
- 10.5 x 16.5 cm
- Première publication : 01/01/2013
- Dernier tirage : 2016
- CLIL : 3643
- EAN13 : 9782251444888
- Code distributeur : 48050