Fragments

Fragments

Texte établi et traduit par Théodore Reinach. Avec la collaboration de Aimé Puech.

Présentation

Cette édition propose l'intégralité des 247 fragments attribués à Alcée, qu'il s'agisse de ceux provenant d'un livre déterminé ou ceux dont la place dans l'édition alexandrine est incertaine, ainsi que 208 fragments attribués à la poétesse Sapho. Des introductions érudites et détaillées du grand savant Théodore Reinach offrent une synthèse des connaissances actuelles sur ces deux poètes

Biographies Contributeurs

Alcée

Poète lyrique, originaire de Mytilène (Lesbos), Alcée est né vers 620 av. J.-C. dans une famille aristocratique qui s’opposa farouchement aux tyrans qui se succédèrent à la tête de cette cité, Mélanchros, Myrsillos et Pittacos. Il rentre probablement à Lesbos avant même la chute de Pittacos (vers 580 av.J.-C.) qui lui aurait accordé sa grâce. De la poésie puissante d’Alcée, il nous reste seulement des fragments que les Alexandrins avaient recueillis en dix livres. En plus des hymnes (à Apollon, aux Dioscures, à Hermès, à Héphaïstos) et des poèmes relatifs à la stasis (guerre civile), Alcée aurait écrit aussi des monodies aux sujets variés comme des poèmes d’amour, des chansons de banquet, des réflexions sur les événements politiques contemporains. Dans ses poèmes, Alcée chanta également Sappho, et les peintres anciens fixeront à jamais sur la céramique leur complicité musicale.

Sapho

Selon la tradition biographique de l’Antiquité, Sapho serait née à Mytilène, ville au sud-est de l’île de Lesbos, et aurait vécu durant la première moitié du VIe siècle avant J.-C. Comparée à Socrate et Homère, Sapho occupe une place privilégiée entre tous les écrivains grecs. Son talent littéraire et son style furent constamment loués par les anciens, y compris par ceux qui critiquaient son physique ou ses mœurs.  On dit qu’elle inventa la pêktis (harpe) et le plectre, ainsi que le mode mixolydien. Les plus vieux fragments des poésies de Sapho datent du IIIe siècle avant J.-C., inscrits sur des poteries et des papyrus. "Poète de la lyre", elle enseigna la musique et la poésie et était liée, comme rivale ou amante, aux poètes Alcée, Anacréon ou Archiloque. Selon la Souda, elle se noya en se jetant des falaises de l’île de Leukas, après que Phaon, un passeur béni d’Aphrodite, n’ait pas favorablement répondu à l'amour qu'il avait fait naître chez Sapho comme dans celui de bien d'autres femmes. Les pièces attiques ajouteront des détails obscènes à sa biographie : on la traite de « garçon manqué », de « croqueuse d’hommes »  et on lui prête des relations amoureuses avec des femmes. Une « seconde Sapho », courtisane, également transportée d'ardeurs envers Phaon, émerge à la période hellénistique et s'éloigne de ce portrait à la réputation sulfureuse. La distinction entre les deux figures de Sapho ne fut jamais claire, les deux écrivant, selon les sources, de la poésie lyrique.

Théodore Reinach

Numismate et historien ; Député de la Savoie (1906-1914) ; A été professeur de numismatique au Collège de France (1924) et directeur de la "Revue des études grecques" ; Docteur en droit et docteur ès lettres ; Membre du barreau de Paris (1881-1886)

Table des matières

Avant-propos

Alcée

Sapho

Table de concordance

Informations détaillée

Découvrez aussi

Fragments. Tome I et II
Caractères
Tome III : Néméennes
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