Tome I, 1re partie : La Samienne

Tome I, 1re partie : La Samienne

Texte établi et traduit par : Jean-Marie Jacques

Présentation

Le destin des œuvres n'est pas toujours tragique: les papyri égyptiens réservent régulièrement d’heureuses surprises. Parmi elles, la publication, en 1907, d’un papyrus découvert deux années plus tôt dans les ruines d’Aphroditopolis, a mis au jour cinq pièces de Ménandre, dont La Samienne, malheureusement incomplète. Toutefois, la trame de la pièce est claire : Déméas, riche bourgeois athénien a adopté un fils, Moschion. Le « couple » père-fils vit dans la meilleure entente jusqu’à ce que l’amour s’en mêle : Déméas s’est épris d’une courtisane samienne, Chrysis, qu’il a installée chez lui. De son côté Moschion a séduit Plangon, une jeune fille pauvre. Un enfant, tenu secret, est né de leurs amours. Déméas consent à l’union des deux jeunes gens, mais quiproquos, disputes et péripéties, diffèrent sans cesse leur mariage. De ces retards successifs naît ce comique si particulier de la Comédie nouvelle : alors que d’ordinaire les personnages ont à surmonter des obstacles – un père jaloux, un voyage, la différence sociale empêchent le mariage – ici ce sont les personnages qui créent leurs propres difficultés et repoussent l’heureux dénouement final.

La Samienne occupe la première partie du tome I des œuvres de Ménandre, dont Le Dyscolos et Le Bouclier constituent le restant, et correspondent au codex Bodmerianus. La notice introductive fait le point des nombreuses hypothèses relatives à l’œuvre, à Ménandre et à la pièce elle-même, probablement écrite dans la jeunesse de l’auteur. Une large part est réservée à la structure de la pièce et à l’organisation de ce texte fragmentaire. Un aperçu rapide de la comédie nouvelle est fourni et assorti de judicieuses pistes de lecture. L’histoire du texte, complexe, est relatée en détail, tandis que des notes accompagnent la lecture.

Biographies Contributeurs

Ménandre

Ménandre, le « prince de la comédie nouvelle », né à Athènes au milieu du IVe siècle av. J.-C., était issu d’une famille très aisée. Formé à la poésie par son oncle Alexis, il étudia aussi la philosophie avec Théophraste et se lia d’amitié avec Démétrios de Phalère. En 323, encore éphèbe, il fit ses débuts sur la scène comique avec Orgé. Certains spécialistes pensent qu’il ne s’agit pas de sa première pièce, mais de la première qui lui valut une victoire dans un concours. Couronné seulement huit fois, tandis que son principal rival, Philémon, remportait tous les succès, Ménandre ne fut vraiment reconnu, comme Euripide, qu’après sa mort. Dans sa courte carrière, il aurait composé une centaine de pièces, dont quatre vingt- dix-sept titres sont attestés.  Considéré comme un maître dans l’art de l’intrigue comique, où amour, problèmes privés et domestiques sont mêlés, Ménandre a su dépeindre ses contemporains.

Jean-Marie Jacques

Professeur à l’université de Bordeaux, Jean-Marie Jacques a édité le Dyscolos dans la Collection des Universités de France. Son Introduction au Dyscolos de Ménandre propose un tour d’horizon clair et concis de la pièce et de ses thèmes, assorti d’un aperçu synthétique de la comédie nouvelle.

Informations détaillée

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