- 396 pages
- Index, Bibliographie
- Livre broché
- 16 x 24 cm
- Parution : 22/08/2013
- CLIL : 3379
- EAN13 : 9782251444697
- Code distributeur : 46529
Hitler et les professeurs
Le rôle des universitaires allemands dans les crimes commis contre le peuple juif
Traduit par : Isabelle Rozenbaumas, Préface de : Martin Gilbert, : Samuel Kassow
Présentation
Max Weinreich a examiné des milliers de documents dès les premières victoires des Alliés. L'Europe est en ruine, et nul ne peut encore mesurer l’étendue et les conséquences de la destruction du monde juif européen quand Weinreich expose la faillite morale de ceux qui auraient dû être les gardiens de l’humanisme et de la raison et en ont été les liquidateurs. « La science allemande a fourni les idées et les techniques qui ont conduit à un massacre sans précédent et l’ont légitimé », non seulement à partir de la prise du pouvoir de Hitler, mais dès les années 20, par la manipulation idéologique des discours érudits des différentes disciplines.
Acte d’accusation mais aussi œuvre rigoureuse, ce livre écrit dès 1945 explore l’océan bibliographique de la science raciale nazie, élaborée par des sommités universitaires dans une multitude de publications à prétention scientifique. Aucune discipline ne manque ici: anthropologie physique et culturelle, philosophie, histoire, droit, économie, géographie, démographie, théologie, linguistique, médecine, biologie, physique.Anticipant en cela les travaux d’historiens ultérieurs, Max Weinreich révèle aussi à quel point l’objectif suprême de la « solution de la question juive » a toujours été placé par les dirigeants nazis et leurs factions au-dessus des luttes pour le pouvoir qui les divisaient. Pionnier de la recherche sur le rôle des élites intellectuelles allemandes dans la construction des théories raciales, le livre de Weinreich est également resté indépassé par l’ampleur de la documentation examinée. Certaines de ses conclusions ont été présentées et utilisées lors des procès de Nuremberg.Max Weinreich (1894-1969) est l’une des figures dominantes de la linguistique, auteur d’une monumentale Geshikhte fun der yidisher Shprakh. Il est le fondateur du YIVO, Yidisher visnshaftlekher institut, consacré à l’étude de la vie juive en Europe de l’Est ainsi qu’à la langue et la culture yiddish, qui ouvre en 1925 à Vilna et qu’il dirigera jusqu’en 1939, puis reconstruira à New York.
Presse
Son livre n'explique pas la Shoah. Mais il permet de comprendre comment elle a été possible.
Livres Hebdo - 31/05/2013
Ce livre est un document historique.
Le Figaro Littéraire - 26/09/2013
Essai et document historique en même temps que témoignage subtil, ce livre approche l'essence même du phénomène nazi, auquel succomba l'un des peuples les plus avancés du contitnent...
Marianne - 07/09/2013
Publication en français d'un ouvrage précurseur de Max Weinreich, paru peu de temps après la guerre.
Le Monde des Livres - 23/08/2013
Intéressant à titre de témoignage...
L'Histoire - 01/01/2014
... de nombreuses disciplines sont passées en revue par l'auteur, qui a lu et dépouillé quelque cinq mille études et publiations pour fonder ce qui est, plus qu'une description de l'infamie intellectuelle, un réquisitoire.
VIngtième Siècle - 01/01/2014
Biographies Contributeurs
Max Weinreich
Max Weinreich (1894–1969) est l'une des figures dominantes de la linguistique. Né en Courlande (Lettonie), dans un milieu germanophone, il s’est intéressé très tôt au yiddish. Ses premières traductions de la littérature européenne en yiddish paraissent alors qu’il a seulement quinze ans. Après des études à Saint-Pétersbourg, c’est à l’université de Marbourg, en 1923, qu’il obtient son doctorat en linguistique pour une thèse sur l’histoire de la philologie yiddish. Il est l’un des fondateurs du YIVO, acronyme yiddish du Yiddisher visnshaftlekher institut, institut de recherche consacré à l’étude de la vie juive en Europe de l’Est ainsi qu’à la langue et la culture yiddish, qui ouvre en 1925 à Vilna et qu’il dirigera jusqu’en 1939. Il a également étudié aux États-Unis à Yale, et auprès d’un disciple de Freud à Vienne, Siegfried Bernfeld, sur la fonction thérapeutique de la recherche. Il sera le premier professeur à enseigner le yiddish à l’université au College of the City of New York. S’il est avant tout un linguiste – sa monumentale Geshikhte fun der yidisher shprakh, en 4 volumes dont 2 de notes et d’index, traite du dévelopement du yiddish à la fois du point de vue historique, culturel et linguistique – il s’intéresse de près à beaucoup d’autres champs des sciences humaines. Ses écrits concernent la psychologie, la sociologie, l’économie, la critique théâtrale, l’histoire littéraire, l’éducation, l’ethnographie, et la philosophie. On lui doit des traductions d’Homère et de Freud en yiddish. Il est à l’initiative d’une grande enquête sociologique lancée par le YIVO auprès de plusieurs centaines de jeunes de Pologne et de Lituanie, dont il a analysé les résultats dans son essai Der veg tsu undzer yugnt (Vilna, 1935), et qui fournit l’une des sources les plus solides pour comprendre la société juive entre les deux guerres. Héritier de la pensée rationaliste des Lumières et de la Haskalah, Max Weinreich a également été très tôt engagé auprès du mouvement socialiste juif de Pologne et de Lituanie (le Bund), comme journaliste dès seize ans, comme écrivain et éducateur.
Isabelle Rozenbaumas
Historienne de formation (étudiante puis assistante de Pierre Vidal-Naquet), Isabelle Rozenbaumas a traduit depuis 1983 des livres, des films et des pièces de théâtre de l'anglais et du yiddish. En 2000, elle a réalisé un film sur la transmission du yiddish : [nemt] : une langue sans peuple pour un peuple sans langue. Installée à Brooklyn depuis 2004, elle se consacre à la traduction, à l’écriture et à la création de différents projets multimédia liés à la transmission de la culture et de l’histoire du judaïsme d’Europe de l’Est, ainsi qu’aux courants de pensée qui conjuguent traditions et utopies.
Table des matières
Avant-propos de Samuel Kassow
Préface de Sir Martin Gilbert à la seconde édition (1999)
Note préliminaire de la traductrice
Planification et préparation
I Établir les faits
II La science allemande 1918-1933. Signes annonciateurs du régime hitlérien
III Comment les savants allemands ont rallié le camp nazi
IV Alfred Rosenberg, l'apôtre du racisme
V Science des races : Eugen Fischer, Ernst Rüdin et quelques autres
VI Droit et sciences politiques : Hans Frank, Carl Schmitt, et leurs collègues
VII Débuts de la nouvelle science anti-juive : Gerhard Kittel
VIII Walter Frank, le Reichsinstitut für Geschichte des neuen Deutschlands (Institut du Reich pour l'histoire de la nouvelle Allemagne)
IX Le Reichsinstitut für Geschichte des neuen Deutschlands,
1935-1938. Wilhelm Grau
X Le Reichsinstitut für Geschichte des neuen Deutschlands, 1938-1941. Sous le parrainage de Hess, Streicher et Keitel
XI L'Institut zum Studium der Judenfrage de Goebbels (Institut pour l'étude de la question juive). Wilhelm Ziegler
XII Walter Grundmann, l'Institut zur Erforschung des jüdischen einflusses auf das deutsche kirchliche Leben (l’Institut pour l’étude de l’influence juive sur la vie ecclésiastique allemande)
XIII Préparatifs de guerre : les concepts de Volk et d’espace
XIV La veille de la guerre : judaïsme = bolchevisme. Peter-Heinz Seraphim
XV Walter Gross. Le décor est dressé pour la conquête. La prophétie d’Hitler
Expérimentation à grande échelle
XVI Les Juifs de Pologne entre les mains de Hitler. Judaïsme = Ploutocratie
XVII Le ghetto dans la théorie et dans la pratique
XVIII L’Institut für deutsche Ostarbeit de Hans Frank (Institut pour le travail allemand à l’Est)
XIX L’inauguration de l’Institut zur Erforschung der Judenfrage de Rosenberg (Institut pour la recherche sur la question juive de Frankfort)
XX Le personnel, la bibliothèque et la fonction de l’Institut de Frankfort
XXI La conférence de Frankfort de mars 1941. Une caution scientifique de la « Solution universelle européenne de la question juive »
XXII Secrets de la propagande anti-juive. Les représentants des pays conquis et satellites à la conférence de Frankfort
XXIII Entre la défaite de la France et l’attaque contre l’Union soviétique. La théorie du « grand espace »
XXIV Caution scientifique de l’agression contre l’espace oriental
XXV Préparatifs à l’anéantissement des Juifs
XXVI Les institutions de recherche anti-juive fondées sur le modèle allemand en Italie, France, Lituanie, Croatie, Hongrie et Danemark
XXVII L’extermination des Juifs dans les territoires de l’Est commence. Les théories savantes réapparaissent dans les ordres de la Wehrmacht
XXVIII Les procédures d’extermination jusqu’à la fin de 1941. Le conflit entre intérêts économiques et objectifs politiques.
XXIX De nouvelles tâches pour la science allemande après Pearl Harbor : le judaïsme – trait d’union entre ploutocratie et bolchevisme.
L’exécution du programme
XXX Les Juifs – seul front sur lequel la victoire peut être remportée. Extermination des Juifs du Gouvernement général
XXXI Nouveaux développements de la science raciale : Umvolkung (intégration au Volk) versus pureté du sang
XXXII Umvolkung des Lettons et des Polonais
XXXIII Diviser les Polonais : Umvolkung, réduction en esclavage, extermination
XXXIV L’extermination des Juifs jusqu’au bout: révision en théorie, cohérence en pratique
XXXV Les aspects scientifiques des usines de la mort
XXXVI Le Juif comme démon. Croyance dans les démons et pure mystification. Meurtre rituel
XXXVII La littérature d’endoctrinement de la Wehrmacht et du ministère des Affaires étrangères
XXXVIII La recherche anti-juive au « crépuscule des dieux »
XXXIX Un congrès international anti-juif en 1944
XXXX L’antisémitisme, une « arme secrète » avouée
XXXXI Résumé et conclusions
Fac-similés des extraits
Index des personnes et des institutions
Index des périodiques, revues et maisons d’édition
Informations détaillée
- 396 pages
- Index, Bibliographie
- Livre broché
- 16 x 24 cm
- Parution : 22/08/2013
- CLIL : 3379
- EAN13 : 9782251444697
- Code distributeur : 46529