- 184 pages
- Livre broché
- 14.8 x 22.4 cm
- Anglais, Français, Japonais
- Encre Marine
- Parution : 01/03/2005
- CLIL : 3126
- EAN13 : 9782909422909
- Code distributeur : 33776
In-mo / ça / it
Traduit par : Charles Vacher
Présentation
Le Shobogenzô, composé vers 1242 par le maître zen Dogen Zenji, traite de la vision juste et de la voie de l'éveil. Ce texte s'appuie sur la pensée de Nâgârjuna, fondateur de la tradition du bouddhisme Mâdhyamaka, et sur la patrologie chan de l'époque Tang. In-mo désigne la nature véritable des choses, l'ainsi. Le texte japonais est une reproduction de calligraphies datant de 1686.
Presse
Dans ce XXIX traité du Shobogenzo ou Trésor de la vision juste, qui en contient 95, Dogen, Maître de l'École Soto, engage des disciples à réfléchir sur l’éveil. A son habitude, il évoque le caractère paradoxal de l’éveil véritable, lequel n’est nullement un état qu’il faudrait atteindre comme un objet lointain ou comme s’il fallait passer de l’extérieur à l’intérieur, puisque dit-il, « du seul fait de notre vocation à ça, nous sommes certains d’être ça ». C’est dire que nous sommes tous déjà l’éveil même, que nous sommes tous déjà la nature-bouddha. La nature-bouddha n’est autre que le « il y a total », qui n’est pas l’être de la philosophie occidentale, mais la nature, l’événement-monde, ce qui est toujours déjà arrivé.
- 19/10/2005
Ce quatrième volet des traductions entamées par Charles Valet ( cf. liens ci-contre pour les trois autres ) offre une introduction avec de nouveaux éléments, et un appareil critique particulièrement fourni, dépassant de fait ici la longueur de l'enseignement du maître.En particulier, on lira avec soin ses explications sur le concept et la polysémie d’Inmo, cette ainsité bouddhique parfois un peu galvaudée ailleurs. Car comme il le précise, « nous traduirons cet in-mo par même, marquant non pas l’identité à soi, mais la véracité, la mêmeté de tout au tout, et, par là même, nous introduisons la notion de totalité indifférenciée, de cœur, sans laquelle Dōgen ne saurait être compris. Il semble que dans la Chine des Song du Sud (1127-1279), du vivant de Dōgen, in-mo soit devenu une expression jargonnière du zen, préférée à nyoze ( la chose même, l’ainsi ), jissō ( les choses mêmes ), termes plus précieux réservés aux érudits ( intro, p.30).D’ailleurs, il importe d’avoir à l’esprit que tout au long de son enseignement, et plus manifestement dans ses écrits, Dōgen a toujours défendu l’éveil comme un processus instantané, et non pas comme le résultat naturel d’un apprentissage ascétique. Cette dernière acception, qu’il condamne à plusieurs endroits du Shōbōgenzō, est due au clivage entre écoles : « en ce temps-là, les divisions sectaires n’existaient pas et le fait d’apprendre les trois véhicules et le dodécuple enseignement était normal pour tout étudiant en bouddhisme. De nos jours, il y a beaucoup trop de sots qui inventent des doctrines sectaires et pensent détenir l’unique vérité bouddhique. Ce faisant ils se détournent de la voie de Bouddha (p.163) ».Aussi, selon un autre échange entre disciples, « garde-toi bien de chercher à savoir ce qu’est l’éveil (ça), ce qu’est son absence (sans ça), l’un et l’autre à la fois, car ça et sans ça sont vides (note 84, p.166) ». C’est pourquoi « le corps de chair est vide de moi. L’existence va au gré des jours et des nuits, sans qu’on puisse en suspendre le cours, ne serait-ce qu’un instant (p.51) », et que quand « ce cœur s’éveille […] nous rejetons au loin les jeux du passé, nous nous mettons à l’écoute de l’inaudible, nous partons à la connaissance de l’inconnaissable, sans que rien de cela ne soit notre fait. Il en est ainsi, sachez-le, pour la seule et unique raison que nous sommes ça (p.55) »…Et ça, le cœur, l’In-mo « n’est ni l’organe, ni le siège de la pensée. Ce n’est le cœur de personne en particulier. C’est 'le cœur merveilleux du nirvāna (nehan myōshin), la vraie forme sans forme (jissō musō), l’accès subtil à la grande loi (mimyō hōmon), sans recours aux paroles et au delà de toute doctrine’. C’est le cœur sans forme du méditant sans moi, uni (accordance unanime), c’est le calme et l’apaisement ultimes (note 37, p.94) »…Artslivres.com
Apparue en Chine au milieu du premier millénaire, l'école méditative du bouddhisme chan (zen en japonais) ne s’organise vraiment au Japon qu’à partir du XIIIe siècle. Fondateur de l’une des grandes sectes qui vont se développer alors dans l’archipel, Dôgen (1200-1253) est l’auteur d’une œuvre importante, le Shôbôgenzô, dont le présent ouvrage propose la traduction du vingt-neuvième fascicule In-mo. Le nom même de l’œuvre de Dôgen, pourrait être – selon le traducteur – un emprunt aux célèbres paroles du Bouddha confiant à son disciple Mahâkâshyapa « le trésor de la vision juste », « le cœur merveilleux du nirvâna », « la vraie forme sans forme » et « l’accès subtil à la grande loi ». Ce que l’on retiendra ici, c’est que ces quatre notions peuvent permettre de rendre compte du contenu d’In-mo, discours du maître à ses disciples. Dans une religion qui affirme le caractère illusoire du témoignage des sens et de l’esprit discriminant, la vision juste tient en effet une place centrale : elle révèle, comme le montre le texte, l’unique réalité, celle du tout indifférencié qui ne fait aucune place aux déterminations du sensible, à l’opposition entre le sujet et l’objet. Le cœur, dans le bouddhisme, et dans le texte, est, lui, le siège de la pensée mais également – et c’est en cela qu’il doit retenir l’attention – le lieu de la dissolution du moi où se réalise la « vraie forme sans forme ». Quant à l’accès subtil, il désigne l’éveil dont Dôgen s’attache à faire sentir l’originalité que lui confère l’absence de toute dualité. C’est ainsi qu’In-mo, lecture japonaise de deux caractères chinois pouvant être traduits par « ça », « ainsi », « tel », est là pour affirmer la simplicité et l’évidence de la seule réalité ; celle qui fait que « s’éveiller, c’est ne rien trouver à saisir », et qui, au-delà du sensible, ce « concert des dix mille choses », est « purement et simplement la chose », l’indifférencié du tout immanent. Proposé dans sa version originale japonaise et dans deux traductions, française et anglaise, accompagné d’un riche appareil de notes et d’une introduction, ce court texte constitue une bonne illustration de l’originalité de la pensée zen et des écrits – au contenu qui peut souvent paraître déconcertant – nés d’une école influencée par le taoïsme et qui se veut, il faut le noter, fondamentalement anti-intellectualiste.
- 01/05/2005
Que j'apprécie ces traductions en trois versions (calligraphiée, trad. française, trad. anglaise) de ces livrets du Shôbôgenzô de Dôgen que nous distille Encre Marine. Celui-ci me parle particulièrement, car il rejoint les enseignements que je délivre extra-dogéniennement sur l'éveil dans le trésor que représente la vision juste de la vraie Doctrine; ce particulièrement quand je dis que la Voie est la Voie et le pèlerin en marche dans la Voie, dans une interrelation imbricatoire transcendantale, la Voie ou l'éveil du pareil au même, car la voie est censée mener à l'Éveil CQFD !! On rejoint ici la racine commune à tous les grands enseignements spirituels, à savoir l'êtreté, Tat Twam Asi (Tu es cela ou ça..), tout comme Je suis celui qui est de l'épopée mosaïque, à savoir que l'éveil consiste à réaliser et accomplir la complétude de son êtreté primordiale, cf. la logia de l'évangile de Thomas " Soyez... passants ". On y retrouve certains thèmes de la dialectique réthoriquement vacuisante (ou glaçante...!) de Nagarjuna concernant le wu-wei ou non agir dans l'action, car l'être humain contient tout en lui même ab initio. Les notes sont d'un apport considérable dans la juste compréhension-vision du texte qui peut paraître à certains fort abscons ou hermétique, et j'ai complété certaines de mes connaissances dans cette voie du Milieu, vous savez celle parfaite qui ne connaît nulle difficulté avait dit Sengtsan (mon préféré dans le Shinjinmei), quelques six siècles avant. Enfin deux petits clins d'oeil teintés d'humour : Quel point commun y a t-il entre les zènement célèbres tableaux de la quête du boeuf de Kakuan et le traducteur de ce texte, c'est le Vacher; ensuite dans les remerciements finaux, il est fait mention de Shimano, peut-être s'agit-il en l'occurrence des célèbres dérailleurs de vélos, alors attention danger... sauf si on est in-mo bile !! Vu la présentation de qualité, le papier légèrement bistré (non, ce n'est pas celui qui enveloppe les amuse-gueule au bistrot !!), le soin apporté à la traduction et ses précieuses explications adjacentes, je ne puis que le mettre aux Indispensables-Zen tout comme ses prédécesseurs : Uji, Shôji... Bussho (vous savez le Kapilla-ire qu'on récite avant les repas pour ne pas trouver un cheveu dans la guenmai !!). Donc à lire, même si l'on est rinzaï, hôgen, unmon, à défaut de saut'haut vers l'Éveil . avec mes vifs remerciements et bravo pour vos ouvrages de qualité cordialement vén. Shinjin
Biographies Contributeurs
Charles Vacher
Charles Vacher, né en 1944 en France (dans un village de moyenne montagne aux confins de la Loire, de la Haute Loire et de l’Ardèche), a fait sa carrière dans la finance. Il vit à Tokyo depuis 1982. Il a déjà publié à « encre marine » six extraits du Shōbōgenzō de Dōgen : – Uji/Être-temps (dans sa première traduction), – Yui butsu yo butsu /Seul bouddha connaît bouddha, – Shōji/Vie-mort, – Busshō/La Nature donc bouddha, – In-mō/ça, – Zenki/Chaque instant est un instant de plénitude.
Informations détaillée
- 184 pages
- Livre broché
- 14.8 x 22.4 cm
- Anglais, Français, Japonais
- Encre Marine
- Parution : 01/03/2005
- CLIL : 3126
- EAN13 : 9782909422909
- Code distributeur : 33776